vendredi 25 juillet 2014

Cochabamba vue du Cristo de la Concordia

Oui, el Cristo de la Concordia est évidemment toujours à sa place. Bien sûr. Par contre, ce matin, malgré les recommandations qui disent le contraire - c'est vrai qu'il y a déjà eu des touristes agressées, et puis c'est surtout pour faire marcher le téléphérique... - nous empruntons les 1200 et quelques marches qui conduisent au sommet de la colline, chose que nous n'avions jamais entreprise, et ce n'est pas faute d'y être déjà allés ! La paresse, parfois… Mais ce matin, nous sommes décidément courageux!

La montée est agréable et nous permet, à chacune des nombreuses pauses - ok, ce ne sont que 265 mètres de dénivelée, mais à presque 3000 mètres d'altitude, sous un soleil brûlant, avec un vent sec qui soulève des kilos de poussière, et sans acclimatation préalable, c'est dur !-, cela nous permet, donc, de nous rendre compte de la dimension de cette métropole qui a grossi si vite et si loin dans sur les cerros en si peu de temps. Aujourd'hui, les quartiers nord sont peuplés de villas avec piscine, et les quartiers sud s'étendent bien au delà des yacimientos petroliferos, sur des collines qui ressemblent plus à des favelas prêtes à s'effondrer à la moindre pluie qu'à une organisation urbaine. 

Qu'importe, le cerro Tunari, couvert de la neige de ces derniers jours, veille sur la ville et unifie le tout, le sud et le nord, les pauvres et les riches. Plus loin, la laguna Alalay a elle aussi changé de visage au fil des années. Recouverte d'algues vertes il y a quelques temps, elle est aujourd'hui nettoyée consciencieusement grâce à un énorme budget dédié à cela, mais a lamentablement rétréci. Les anciennes municipalités voulaient l'assécher pour y construire des terrains de sport et autres infrastructures, les cochabambinos ont dit non, qu'elle se tarisse elle-même si c'est le destin mais qu'on nous la laisse. 
Ce matin, la lumière est mauvaise pour faire des photos. Des nuages qui n'ont normalement rien à faire là en hiver voilent le soleil et la couche de pollution qui stagne dans la vallée brouillent le panorama. Ce qui est intéressant, alors, c'est de regarder les gens. Des cholitas aux touristes en passant par les amoureux, le Cristo de la Concordia est le rendez-vous d'une population hétéroclite mais qui a en commun l'amour de sa ville. 


Après avoir fait le tour de Jésus, qui regarde tout ça de haut sans intervenir, comme toujours, prétentieux qu'il est de dépasser de quelques centimètres celui de Rio et de se targuer ainsi d'être le Christ le plus haut du monde, nous redescendons en téléphérique. Certes, à 6 bolivianos l'aller (soit environ 60 centimes d'euros), nous aurions pu faire l'économie de la suée de la montée. Mais nous n'aurions pas vu notre ville comme ça, se découvrir peu à peu sous nous yeux ébahis d'amour sincère. 


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