mercredi 24 septembre 2014

L'abbaye de la Prée, résidence d'artistes

Résidence d'artiste. Deux mots qui m'ont toujours fait rêver et en même temps intriguée. Le gîte et le couvert et vous avez le droit de créer, toute la journée, jour et nuit si ça vous chante. Créer, c'est tout ce qu'on vous demande. Une situation de pacha, de privilégié de l'art. Quand on pense que la plupart des artistes sont des frustrés qui doivent voler quelques minutes quotidiennes de création à leur boulot, leur routine, leurs courses, leur ménage et autres bassesses de l'existence. Juste quelques minutes quotidiennes pour s'élever dans d'autres sphères. C'est peu. 
L'abbaye de la Prée est située dans l'Indre, près d'Issoudun, en plein milieu d'une forêt. Difficile d'accès, bien planquée, bien tranquille. Pour la trouver, suivez les chevreuils.

C'est donc là que résident un certain nombre d'artistes, pour une période plus ou moins longue. Graveurs, sculpteurs, musiciens, écrivains... La sélection est rude et le recrutement des hôtes se fait sur dossier. Guitaristes hard rock, s'abstenir ! Ce que l'on entend en parcourant discrètement les couloirs, du côté des chambres, ce sont des notes virtuoses de piano, des pas feutrés, des murmures. L'art qui s'invente derrière les portes. Fascinant. On a envie de coller son oreille sur chacune d'entre elles pour deviner ce qui se passe dans chaque pièce. On a envie d'entrouvrir, juste en disant, pardon, je me suis trompé, juste pour apercevoir un bout du mystère...

C'est une chance, alors, d'avoir pu errer dans les étages lors des dernières journées du patrimoine. Gênée, j'avais un peu l'impression d'être "chez les gens". Alors, je suis redescendue dans l'ancien cloître où se trouvait un étalage impressionnant de livres d'occasion. Du prix de lecture rouge aux livres sur la cuisine berrichonne et aux contes pour enfants, en passant par l'histoire et les langues, et j'en passe. La caverne d'Ali Baba du lecteur féru de pièces rares et pas allergique à la poussière. Dans un tel cadre, on peut bien supporter une légère odeur de vieux bouquins et quelques chauve-souris suspendues aux voûtes ! Le livre vaut bien des sacrifices !
Malheureusement, le temps du week end dernier était plus à la lecture et au piano qu'à la balade. Pluie et orage à l'extérieur. La visite du parc attendra. Pour l'heure, laissons nos hôtes d'un jour en paix. Laissons-les à leur art et à leur concentration et repartons sur la pointe des pieds...

http://www.pqev.org/index.php?option=com_content&view=frontpage&Itemid=12&lang=fr


1 commentaire:

Fadette a dit…

Une vente de bouquins...un cloître...tout ce que j'aime ! Merci pour ces très agréables reportages.